Résistance, Chronique d’une lutte patriotique pour la démocratie » se lit d’un trait. Le livre nous replonge dans des moments sombres qui pouvaient être évitables si le « maître du jeu » d’alors n’était pas obnubilé par une soif incompréhensible de pouvoir et une obsession à vouloir vaille que vaille « réduire à sa plus simple expression » un opposant qui a décidé de résister, en montrant une pugnacité doublée d’une intelligence stratégique sans commune mesure. Un état d’esprit qu’il a su insuffler à beaucoup de Sénégalais de toutes les classes et horizons qui ont embrassé, adopté la démarche avec un engagement qui soulève des montagnes et qui a pour seul soubassement un patriotisme porté en bandoulière, enfilé partout comme les fameux « bracelets de la liberté, de la résistance et de la souveraineté » qui ont valu à bon nombre de militants et de sympathisants d’Ousmane Sonko un séjour dans des geôles bondées.
Des milliers d’arrestations et emprisonnements pour des puérilités donc. Ce qui n’a pas pour autant freiné les ardeurs face à cette inquisition assumée. Ibrahima Diallo raconte : « À Sédhiou, de retour de l’école, avec ses camarades, D. Kanté, à peine 18 ans et candidat au baccalauréat, reçoit une balle au bras lors des manifestations. Malheureusement, il sera amputé de la main droite. Obligé de réapprendre à écrire avec la main gauche, il réussit à décrocher son baccalauréat avec une assistance continue du parti». Résistance. Résilience. Fortunes diverses. « Le Patriote Y. Ba, 30 ans, établi à Kolda, lui n’a pas eu cette chance. Face à une violente charge des FDS, il chute -dans sa course- dans une fosse septique et s’y retrouve bloqué une trentaine de minutes, avant d’être secouru et transporté par son ami à l’hôpital sur un cyclomoteur. La chute a provoqué d’importants dégâts au niveau de sa colonne vertébrale et occasionné une tétraplégie…il perd l’usage de ses quatre membres



